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Chroniques historiques de Saint-Pal-de-Mons
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Chroniques historiques de Saint-Pal-de-Mons
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19 juillet 2015

Petite histoire de la fontaine et des « bachats » ou abreuvoirs de La Fayolle

1/ La fontaine
Elle est appelée parfois « fontaine de Perrot ». Dans le bulletin municipal de Saint-Pal-de-Mons de décembre 1995, est rappelée une croyance populaire en un « comte de Perrot », noble qui aurait habité la maison Durand-Maison au centre du hameau.
En fait, il n'y a pas de trace de noble dans l'histoire connue de La Fayolle ; par contre, entre 1787 et 1836, la maison en question a appartenu à un nommé Laurent Perrot, maître de postes à Monistrol-sur-Loire, qui avait reçu cette maison en dot lors de son mariage avec Marianne Bernard. Est-ce lui qui a fait installer la première pompe mécanique à godets au début du 19e siècle ? C'est possible et cela expliquerait le nom donné...

fontaine_La_Fayolle_2009-02-17_onlineGauche


Mais la fontaine, existait déjà, il y a plus de 400 ans, en l'année 1600 (le temps d'Henri IV) dans le cadastre de Saint-Pal-de-Mons (le « compois »). On y parle d'un « petit jardin appellé Lort de la Font confrontant de (…) le soir chemin tendant de la font dud lieu » et plus loin d'une « terre appellée Lort de la Font confrontant de matin la fontayne dud lieu ». Comment fonctionnait-elle alors ? Était-ce alors une simple chaîne avec un seau en bois, difficile de le préciser.
Cette fontaine a fonctionné jusque dans les années 1990 même après 1969, date de l'installation de l'eau potable dans le village. Tous les habitants qui n'avaient pas de puits chez eux venaient la prendre : elle était fraîche et un peu diurétique...
Dans les années 1960 apparurent les premières machines à laver, avant l'installation de l'eau sur l'évier, et des habitants venaient avec des grands récipients, y prendre de l'eau pour remplir la machine à laver électrique !
Dans les années 1990, MM Bois et Boudarel remirent en état la pompe mais l'analyse de l'eau effectuée alors la déclara non consommable...

2/ les abreuvoirs ou « bachats ».
La présence d'abreuvoirs est probablement aussi ancienne que celle de la fontaine. Il y avait sans doute  trois « bachats » de pierre à l'origine, ce qui permettait de faire boire cinq à six vaches, ce qui était suffisant pour les troupeaux à l'époque. On trouve ce même nombre de trois dans d'autres communaux de village (La Viallate, Fruges, Villedemont, etc..). Ces trois bachats de pierre constituent donc le patrimoine le plus ancien du lieu.  

Ces abreuvoirs étaient très utilisés et ont parfois suscité des disputes de voisinage : on trouve dans le registres des délibérations du Conseil municipal, le 18 novembre 1906, la discussion autour d'une plainte de M. Rémy Convers (alors propriétaire de la ferme, aujourd'hui maison Riocreux) contre M. Denis Fabre, fermier de M. Souvignet-Convers, greffier à Saint-Didier-la-Séauve, (Fabre habitait l'ancien petit corps de ferme de chez Maisonnial). Denis Fabre « s'est permis, sans droit ni autorisation, de construire un mur sur un chemin communal afin d'empêcher l'accès pour aller à la source communale, source qui jusqu'à ce jour et de temps immémorial, a toujours servi à tous les habitants du hameau, soit à l'alimentation, soit à l'abreuvage des bestiaux ». Le Conseil municipal « a reconnu à l'unanimité le bien fondé de la demande des plaignants ».
M. Rémy Convers, rappelle dans sa lettre, que « Mr Henri Mounier, marchand de bois à Lautat, commune de St-Romain-Lachalm, est encore vivant pour établir qu'il y a environ 15 ans qu'il a acheté aux propriétaires de la Fayolle des bois situés sur le dit communal pour que le prix de vente soit affecté par ses soins à l'acquisition et à la pose d'un réservoir en pierre qui a été placé à la dite source par lui-même au nom des habitants de la Fayolle ».
Ainsi les habitants du hameau finançaient, eux-mêmes, la pose des abreuvoirs.

bachats_LaFayolle_online


Au 20e siècle, la taille des troupeaux augmentant petit à petit, l'accès à l'abreuvoir nécessita d'ajouter un premier abreuvoir supplémentaire en béton (sans doute dans les années 1940) puis un second vers 1960 pour permettre l'accès aux troupeaux des fermes Maisonnial, Souvignet et Convers.
Encore, les fermiers étaient obligés de s'entendre entre eux pour faire un tour de rôle pour l'abreuvage pour éviter les rencontres entre troupeaux.
L'accès à la fontaine et l'abreuvoir s'effectuait par un sentier qui passait juste en dessous de la maison de la famille Bois (avant la construction de la villa, l'emplacement était occupé par un parc à cochons de la ferme Maisonnial). Selon les souvenirs de plusieurs habitantes, le sentier comportait sur les côtés des « groseillers à maquereaux » dont les fruits délicieux attiraient les gourmands ! Sans doute, était-ce un reste du jardin (« l'hort de la font ») qui y existait autrefois.

 


****************
note écrite par Daniel Durand, le 17/07/2015

explications :
- le « compoix » est le nom donné aux premiers cadastres pour calculer l'impôts (la « taille ») dans les régions dépendant des parlements de Montpellier et Tououse comme la Haute-Loire.
- « l'hort », nom d'un jardin au Moyen-âge, on en trouve trace encore dans « horticulture, horticulteur, hortillonnage ».
- « la font », nom donné autrefois à une fontaine.

 

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